Il s’habille de mots, il est langage, ainsi va-t-il dans le monde.
Lui qui ne parle pas, lui qui ne souvient plus si un jour sa voix laissa échapper un son, lui qui se tut plus par nécessité que par choix, plus par obligation que par désir, plus par impossibilité que par inadaptation, son corps à lui devint son porte-parole.
Il y attache une importance extrême, à ce corps à recouvrir comme à chacun des mots qu’il incarne.
Le regarder équivaut à discuter, échanger, jouter de verve, s’emporter, se détourner, s’enfuir, faire face, poétiser, philosopher, contempler, désirer, etc., etc.
À 66 ans, il a atteint une dextérité étymologique qui lui permet d’établir des contacts interrogateurs, envieux, amicaux, rivaux, humains, si humains, à une concordance vestimentaire près qui peut être naturelle ou provocante ou ostentatoire ou discrète ou affolante ou mondaine ou sévère ou innovante ou classique, etc., etc.
Lui reste camouflé dans son élégance légendaire, étymologiquement parlant, qui demande à le lire comme l’exige la racine indo-européeenne de leg- jusqu’à son évolution latine legĕre « cueillir », « choisir », « rassembler », ce –leg- qui a donné légende, légendaire, légionnaire aussi, sacrilège / sortilège / spicilège / florilège. Il faut attendre le XIIe siècle pour voir apparaître élégant, rarement employé avant le XVe siècle, qui amena l’élégance, pour déboucher au XVIe siècle sur l’inélégance.
Le XVe siècle apporta, il tenait à le souligner par quelques accessoires, cette signification plus couramment admise de courtoisie, de qualité de distinction dans les manières, de goût, de délicatesse.
Mais, dans son ensemble, son élégance prétendait la lecture de son être. Tout simplement.
Là où d’aucuns voyaient la coquetterie d’un homme sexagénaire, d’autres un soin trop narcissique de sa personne, peu réalisait le dialogue fructueux qu’il cherchait à engager dans chaque tenue soigneusement choisi le matin après avoir pris sa douche puis son café, dans cet ordre-ci, invariablement.
Et il s’en amusait, il faut bien le reconnaître.
L’élégance, si trop appuyée (ce qui lui enlève de sa légèreté) devient une ganse qui embrase et embourbe son porteur.
Une fois ailée, il y aurait sans doute un élan plus sincère ! 🙂
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J’aime tellement Bjork, elle est si mignonne et tellement Talent-Tueuse!!!! et si Belle en Haute couture de ses pieds nus pour ses concerts avec tou le tralala des orchestrations et des choristes, Ouahou! C’est l’élégance, effectivement…
Et merci pour l’aparté/leg….
La fin de ce texte me fait curieusement penser à un bouquin: « Au Dessous du Volcan » et de cette fin (remplacer « Café » par « Mezcal »), revenir au point de départ du texte…
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J’aime bien votre lecture de revenir au point de départ, merci beaucoup,
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L’élégance par chance ne se jauge pas, :-), merci pour votre lecture,
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J’ai adoré l’histoire et vous avez fini en apothéose avec Björk! Bravo Louise! 💚
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Remarquable texte… comme d’hab!
Superbe digression étymologique sur la racine ‘leg’. Je me suis régalé car ce discours nous change un peu (un peu, tu parles!) de la littérature de bas étage de tous les jours dans la presse, des échanges pourris sur les réseaux sociaux, j’en passe…
Je voulais ajouter mon modeste grain de sel et disant que votre chapitre ‘étimo’ était digne de passer à la postérité, donc une forme de ‘legs’. J’ai été remis à l’ordre par mon Petit Robert qui me dit que je me suis trompé de racine… un comble pour un homme qui se prend parfois pour un chêne. Donc, legs vient de legatum. Je vais me coucher ce soir un peu moins ignare.
Amicalement à vous, et continuez à nous faire sourire et réfléchir!
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io ricordo Capucine, un’attrice la cui eleganza era proverbiale, saluti dall’Italia
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Oh sì, Capucine era una donna meravigliosamente elegante, grazie per vostro lettura, très bonne journée et buongiorno de Parigi 🙂
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Merci beaucoup et pour votre lecture et pour votre apport étymologique, qui à propos de grain en donne un à moudre, et de mot en mot un nouveau texte se construit, :-), très bonne journée
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Merci beaucoup, super que ce texte vous plaise, :-), très bonne journée
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Soixante-six ans, un très bon âge…
https://www.forum-metaphysique.com/t9368p675-annif#619423
🙂
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Brel disait l’élégance d’être noir
je pense que la clarté de l’élégance tient dans le sombre qui cache l’emphase
et l’écrase
je voudrais
comme Nougaro être noi…
C’est toujours d’une sonorité musicale Louisece que tu écris.ô merci….
Alain
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Merci à vous,
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🙂
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Bonne soirée Louise!
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Bonjour, Ton article, très intéressant, me renvoie à celui-ci
https://cahiersfantomes.com/2021/06/06/6-6-21/
Bonne soirée
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Merci beaucoup pour le lien et le texte que j’y ai lu dont j’ai beaucoup apprécié cette phrase : « Mais qui ça intéresse encore le sens ? », :-); très bonne soirée également
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Très bonne soirée aussi, 🙂
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il devrait défiler sur un podium mode-littérature !!
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:-), :-), :-), (pour indiquer que j’ai bien rigolé en vous lisant), merci, très bonne journée
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Quel texte – waw !
Il se fait tard, pour ne pas changer 😊 et je me retrouve sans mot, juste épatée. Merci Louise, bonne nuit à vous, à demain.
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Merci beaucoup pour votre lecture et vos mots, très bon week-end, 🙂
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