Pablo raconte que les oiseaux ont trouvé asile dans ses cheveux.
Ce qui est impossible lui rétorque un homme qu’il n’avait jamais vu en désignant les quelques cheveux, très clairsemés, sur le dessus de son crâne, simplement vous ne vous rendez plus compte de ce que vous dites ! Peut-être ne voulez-vous pas vieillir dans votre subconscient ?!
Mais c’est quoi ces conneries ? Écoutez, je ne suis pas fou, constatez par vous-même.
Il se penche vers l’inconnu et, en effet, sur le sommet de la tête, dans sa chevelure très éparse s’est niché un moineau, charmant au demeurant, et si l’homme veut bien prêter plus attention, il devinera les reflets vert d’eau-gris de la poitrine et de l’abdomen d’un oiseau-lyre, unique par cette couleur et sa taille très modeste, à l’abri dans l’épaisseur chevelue des tempes. Pablo comprend l’étonnement de l’inconnu, lui-même ne l’avait pas repéré jusqu’à ce qu’une amie le lui fasse remarquer un jour de pique-nique entre amis justement.
Alors vous voyez, je ne suis pas fou. D’ailleurs c’est quoi la folie ? Ça ne n’exprime rien, ce mot fourre-tout, de la multitude des perceptions plus ou moins très distordues de la vie.
Le moineau se met à piailler puis volette au-dessus de Pablo avant de s’éloigner et de s’en revenir avec une graine trouvée à terre pour la picorer sur le dôme très dégarni de son hôte.
L’oiseau-lyre hésite quant à lui à se montrer si bien que Pablo va le chercher d’une main tendre et habile.
Une fois exposé à la lumière, l’oiseau s’envole sous les acclamations admiratives de l’inconnu.
Pablo se réveille en sursaut dans l’obscurité connue de sa chambre. Sa main tâtonne sur le lit jusqu’à rencontrer la chaleur rassurante du corps de la personne avec qui il partage sa vie. Il voudrait tant lui raconter son rêve, là, maintenant, mais il lui faudrait organiser un réveil en douceur pour ne pas faire face à quelqu’un de mauvais poil.
Il hésite mais à la lisière du renoncement, il revient sur sa première position : il ne peut pas rester avec ce rêve emmuré dans ses débris oniriques.
Il se lève, va ouvrir la fenêtre, oui un peu d’air frais, un rossignol philomèle chante, la grâce des variantes l’émeut à chaque fois sans témoigner la moindre lassitude. Un vent gorgé de l’humidité de la rosée pénètre dans la chambre, effleure le visage endormi qui se renfrogne, d’un hum réprobateur va se réfugier sous la couette, hum laisse-moi dormir.
Pablo saute sur l’occasion : il faut que je te raconte mon rêve.
Hum… rapide alors.
Il lui chuchote dans l’oreille l’invraisemblable inconscient.
Hum… N’importe quoi.
C’est bien ce que je pense aussi, mais pourquoi ce rêve ?
Hum… On s’en fout. Dormir encore.
Pablo se sent seul de nouveau quand l’oiseau-lyre réapparait sur le rebord de la fenêtre et vole jusqu’à lui pour se glisser dans ses cheveux, là où il pouvait encore :
J’ai cru un instant ne jamais te revoir.
© Louise Salmone
un texte qui se démarque un peu des autres ( j’adore quand ça change vous savez) C’est presque frère François sans les bulles papales, ce qui est plutôt chouette ( ou oiseau-Lyre plutôt) Bonne journée !
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Merci beaucoup pour votre lecture et vos mots qui m’ont bien faire rire, et comme vous j’aime quand ça change de temps à autre, ça fait explorer d’autres horizons, comme vous le savez et l’expérimentez vous-même, très bonne journée, 🙂
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Jolie « page d’écriture »…
La poésie ornithologique est toujours à défricher (ou même à déchiffrer, comme en regardant une partition particulière de Charlie Parker) : question de rythme ! ;)-)
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Merci beaucoup pour votre lecture et cet appel à Charlie Parker, très bonne journée 🙂
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J’ai beaucoup aimé… il y a une douceur dans ce texte qui me touche (moi aussi j’ai eu peur qu’il ne retrouve plus jamais son oiseau lyre …) Belle journée !
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Merci beaucoup pour votre lecture, tout en sourire, :-), très bonne journée à vous
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Un texte amusant, qui sort un peu de l’ordinaire… or ni trop logique, mais avec beaucoup de tendresse.
Bonne journée Louise!
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Merci beaucoup pour votre lecture et vos mots, très bonne journée à vous également
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J’adore les « debris oniriques »!
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😉 🙂 Merci pour votre lecture, très bonne journée
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Bravo Louise! 👌🏻❤ Bonne journée.
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Merci beaucoup, très bonne journée à vous 🙂
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Un monde faisant confiance aux oiseleurs s’englue, natturlich…
Celui qui loge un oiseau dans sa tête étant suspecté de démence instinctive, on ne n’a pas une miette pour son ban au jardin public…
Bonne journée Louise, fais attention je n’ai plus de calvitie depuis que je niche des cigognes…Alain
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C’est joli une cigogne, :-), merci beaucoup pour votre lecture et très bonne journée
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j’aime beaucoup
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Merci beaucoup, c’est histoire de remettre les idées en place, très bonne journée 🙂
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Un récit doté de surréalisme poétique ! J’ai beaucoup aimé.
Bonne journée Louise
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Merci beaucoup pour votre lecture et vos mots, un peu de surréalisme ne pouvait que faire du bien a pensé Pablo… Il a bien fait 🙂 Très bonne journée à vous
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Super joli conte Louise 😃 ou plutôt rêve !
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Un peu des deux, merci beaucoup pour votre lecture et très bonne journée
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Un texte différent comme ce rêve un peu étonnant!
Merci Louise et beau weekend à venir
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merci beaucoup pour votre lecture, l’inspiration se prend comme elle vient, :-), très bon week-end à vous également
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Merci pour cette jolie folie onirique, j’ai savouré.
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Super, c’était le but, :-), merci beaucoup pour votre lecture et très bon week-end
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Génial. J’ai adoré. J’aime aussi dans mes écrits que le réel et l’imaginaire se rejoignent ou se percutent. Ton texte m’évoque Prévert, celui qui m’a fait découvrir et aimer la poésie car j’étais cet enfant pitre qu’il décrit ;). A Pablo le grand poète!
» Et l’oiseau lyre joue
et l’enfant chante
et le professeur crie :
Quand vous aurez fini de faire le pitre
Mais tous les autres enfants
écoutent la musique
et les murs de la classe
s’écroulent tranquillement
Et les vitres redeviennent sable
l’encre redevient eau
les pupitres redeviennent arbres
la craie redevient falaise
le porte-plume redevient oiseau. »
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Merci beaucoup pour ce beau présent de monsieur Prévert, quelle chance d’avoir été un enfant pitre à la Prévert, ;-), :-), et merci beaucoup pour votre lecture, très bon week-end à vous et vive la poésie !!!
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Parfois les rêves deviennent réalité !! …
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Oui parfois 🙂 … Merci beaucoup pour votre lecture, très bon week-end
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Une rêverie qui mérite quelque développement; j’ai hâte.
Et j’ajoute découvrir cet espace avec plaisir.
A bientôt donc (merci de la mention sur mon poLème) 😉
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Merci beaucoup, et sachez que j’ai eu tout autant de plaisir à découvrir votre univers (dans des couleurs poétiques très diverses et appréciables j’ai trouvé) 🙂
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bonjour, comment vas tu? joli texte. mes cheveux feraient un mauvais nid. mais ce n’est pas grave car je vis avec des chats. l’oiseau serait menacé. passe un bon mercredi et à bientôt!
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🙂 à bientôt, bonne soirée
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