129. Sous les arcades

Ils ne pouvaient rêver meilleur endroit, sur le passage obligé, emprunté par les touristes pour gagner la grande cour, bijou d’une architecture de la Renaissance, de base médiévale, à la symétrie parfaite, haut lieu historique (mariage, massacre, veillée mortuaire, etc.) et culturel (représentations théâtrales, fêtes, bals, etc.).

Par beau temps, comme aujourd’hui, ils pouvaient espérer une journée très fréquentée et escompter une recette importante.

Si les circonstances les réunissent en ce lieu, les raisons de leurs exils diffèrent ; ils n’en parlent pas, ne l’évoquent pas, trop ancrés dans le présent, à chaque jour suffit sa peine, etc.

A le voir vendre ses monuments porte-clefs, personne ne pourrait imaginer qu’il avait accompli son internat de médecine.

A l’entendre, personne ne pourrait imaginer que les portes du Conservatoire lui restaient obstinément fermées.

Question de papier, un « presque rien » qui les contraignait à se débrouiller à la vie comme je te pousse, à la sauvette, elle côté ouest, lui côté est.

Et aujourd’hui, si aucun uniforme ne déboule les obligeant alors à remballer à toute berzingue, gadgets et instrument, et à prendre la poudre d’escampette,

si les touristes font leur travail de touristes,

s’ils peuvent savourer la paix qui règne par ici,

alors ils pourront partager leurs recettes, ça se fête une telle journée !

© Louise Salmone

https://www.youtube.com/watch?v=mpxH_sNmTtk The Sorcerer’s Apprentice – The Breaking Winds Bassoon Quartet

11 commentaires sur « 129. Sous les arcades »

  1. Je fréquente souvent les lieux touristiques, genre Méditerranée ou Atlantique et j’ai bien sûr observé les aller et venue des africains qui vendent à la sauvette. Rien à redire car je suis pour la liberté dans tous les sens du terme: acheter et vendre dans ce sas! Mais j’ai du temps pour voir un peu plus loin et, en ce qui concerne les stations touristiques de bord de mer, j’ai aussi observé les ‘ravitailleurs’… qui ne se gênent pas de décharger ouvertement leurs voitures, de marques que leurs vendeurs ne pourront jamais s’offrir. C’est ce volet moins drôle qui me déplaît!
    Mais votre texte pourrait faire rêver…

    Pour la musique de Dukas… Pfffffffff! Quand je repense à ma belle-mère, allemande et mélomane, si si c’est possible, ne supportait pas quand j’écoutais du Wagner « à plein pot », je me demande ce qu’elle aurait pensé de cette performance des 4 joueuses de basson…
    Amicalement et merci de me donner l’occasion de donner mon point de vue!

    Aimé par 2 personnes

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