155.Grève de zèle

Ça s’est répandu comme une traînée de poudre

Un hurlement muselé que plus rien ne pouvait contenir

Planétaire,

Interplanétaire,

De coins dont on entend peu parler par ici, d’ordinaire

Conséquences affolantes

Désastreuses

Pour ceux et celles qui s’y attendaient le moins

Reflux

Retour à l’envoyeur

Ports bloqués

Avions vides

Etc.

Tsunami de déchets réexpédiés avec un petit mot d’accompagnement :

« Merci de garder vos merdes et rappelez-vous le plastique n’est pas recyclable à l’infini, comme le papier, c’est une arnaque, ah ah ah. Faites moins, voire rien, ce sera beaucoup mieux pour tout le monde, hi hi hi.»

Plus d’or

Plus de diamants

Plus de métaux rares

Plus de pétrole

Plus de gaz

Et tout le reste idem

Terminé

Fini

            Elle se tourne et se retourne dans son lit. On sort comment de ce labyrinthe ? rêve-t-elle.

Horizon brouillé

Silhouettes dansent

Tambours

Chants inconnus s’élèvent

            Elle se réveille d’un coup, comme propulsée hors de son rêve, de son cauchemar ? Rien d’inhabituel autour d’elle, rien n’a changé pendant la nuit, la musique résonne encore dans sa tête.

Hagarde, uppercutée, elle se lève, se dirige vers la cuisine pour se faire un bon café.

            D’autres pas traînants se font entendre de la chambre à la salle de bain puis jusqu’à la cuisine.

            Elle ne bouge pas, un peu songeuse, un peu absente.

T’as bien dormi ?

Pas vraiment à dire vrai, je me pose des questions ce matin dont une principale m’obsède : Jusqu’à quand ?

Passe une bonne journée quand même, avant de lui déposer un léger baiser sur la joue et de filer dans un jour nouveau.

© Louise Salmone

https://www.youtube.com/watch?v=5qVY8DEbbkE Nara Leão e Roberto Menescal – O Barquinho, O pato , Manhã de carnaval

23 commentaires sur « 155.Grève de zèle »

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