155.Grève de zèle
Ça s’est répandu comme une traînée de poudre Un hurlement muselé que plus rien ne pouvait contenir Planétaire, Interplanétaire, De coins dont on entend peu parler par ici, d’ordinaire Conséquences affolantes Désastreuses Pour ceux et celles qui s’y attendaient le moins Reflux Retour à l’envoyeur Ports bloqués Avions vides Etc. Tsunami de déchets réexpédiés avec…
154. Désir de faciès
Que voient-elles de Luigi ? Et eux ? Que fantasment-elles sur mon prénom dont j’ai préféré m’affubler plutôt que continuer à consommer l’officiel, désuet, ringard, qui ne reflétait pas, à mon goût, mon monde intérieur ? Et eux ? Comment m’imaginent-elles derrière ce Luigi ? Et eux ? Comment ce monde m’envisage-t-il ? Ne voit-il que mon visage cabossé, amoché, sans vertu…
153. Sociologie des champs
Elles se tenaient appuyées contre le parapet, à deviser avec joie, plaisir, bien que le sujet dût être par instant sérieux à voir leurs sourcils se froncer et leurs rires s’arrêter net avant de repartir sur une conversation animée sans se préoccuper des garçons, de l’autre côté de la rivière, qui rivalisaient de prouesses et…
152. Les chiens du centre-ville
Le front appuyé contre les carreaux de verre de la vitre de son bureau, il soupire et s’absorbe dans la contemplation de l’écoulement lent dans la rue, en bas. Quelques rares pressés activent le pas pour passer les portes de la poste, à l’angle, avant qu’elles se referment au premier coup de midi. On frappe…
151. Bordel
Combien étions-nous ? Environ une centaine, dont la plupart usèrent de ruses, purent se faufiler par-delà le cordon humain de sécurité impressionnant sans possibilité de pouvoir rebrousser chemin. Mais nous, une cinquantaine, peut-être plus, étions acculés et bloqués depuis plus d’une heure et demie. La tension montait, la nervosité aussi, nous n’en menions pas large, certains…
150. L’homme assis sur le banc
Par quel mystère ou quelle raison réapparaissait-il ? Nul ne saurait le dire. Toujours est-il qu’un jour ou l’autre sa silhouette longiligne, sa présence familière et rassurante sans qu’il soit possible d’expliquer pourquoi, se découpait de nouveau sur le banc face à l’entrée du parc. Le voir donnait cette illusion que les choses paraissaient immuables. Il…
Nobel de la rue
L’oratrice monte sur une estrade improvisée et prend la parole : Je vous remercie de faire de la place aux nouveaux et nouvelles venus, à qui je souhaite la bienvenue. Applaudissements nourris dans la salle Voilà, vous êtes à peu près bien installés, c’est à la bonne franquette ici comme vous pouvez le remarquer. Je crois…
148. Mémère
C’était pas faute d’avoir laissé des instructions, vagues peut-être, orales certes, mais au moins Mémère les avait-elle prévenus en son temps, qu’« au cas où…», et bien qu’elle s’eût assuré que la consigne principale serait à peu près retenue, « en espérant que… », elle remarquait toujours une oreille distraite et craignait pour le jour où… Ce…
146. Révélations
Oui, bonjour, vous pouvez me laisser entrer dans le commissariat s’il vous plaît, j’ai des choses importantes à vous dévoiler… (grésillement dans l’interphone : bonsoir monsieur, c’est pour quoi exactement ?)… Je ne peux pas le dire en pleine rue, voilà pourquoi il faut me laisser entrer et là je vous expliquerai tout… (grésillement dans l’interphone : ce…
146. Voisinage
L’inspiration se pavane dans l’air ambiant, volage comme le voisin du quatrième, exigeante et perfectionniste comme le gardien de l’immeuble, insaisissable comme le couple de baroudeurs du dernier étage, se matérialise dans un silence recueilli ou dans la bourrasque d’une fureur de sons ; pour sa part, Aubépine tout en jeunesse effrontée et invincible a besoin…
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